6 septembre 2007
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Shérif - 05-
Ma peur , djebel et les petits seins de Djamila .
Ce soir c'est Kahina qui m'ouvre la porte , toujours aussi peu habillée , elle prend mon bras pour rentrer dans le patio , ce qui apparemment ne plaît pas a Djamila - c'est pas a toi ça dit-elle en faisant semblant d'être en colère . Seulement semblant car les deux soeurs s'adorent .
Ma brune amante se pend a mon cou . Ses lèvres sont toujours aussi brûlantes et la pointe de ses petits seins se durcit sous ma caresse .
A regrets j'enfile ma tenue de combat et ma djellaba au dessus . La porte s'ouvre sur la nuit algérienne et maintenant bien habitué a mon environnement je marche a grands pas vers les collines . J'évite de peu une patrouille de la légion qui n'était pas signalée sur l'organigramme de Shérif .
J'admire le pas souple et peu bruyant de mes amis légionnaires qui ne se doute pas qu'un quidam en djellaba est planqué le long d'un rocher a moins de cinq mètres du chemin . Je respire a peine , il tirent vite et bien ces gaillards et je les soupçonnent de faire les sommations après ......comme nous parfois . Je les regarde s'éloigner et repart vers la colline au sommet de laquelle j'ai passer la premier nuit a "chouffer" avec Sherif .
Je me remet a mon emplacement et de là rien ne doit m'échapper . Pourquoi faisons nous ce travail ,entouré d'une quirielle de précautions vis a vis de nos collègues , pour quoi leur cacher notre présence . Cela me semble ridicule et dangereux car nous devons nous méfier des fells et de gens de chez nous . Shérif ne répond jamais a cette question et j'évite d'insister car cela l'agace .
Tout a mes pensées et regardant la pente vers l'est je vois une petit mammifère qui monte vers moi , il trottine entre les pierres et se rapproche rapidement quand une galopade bruyante éclate a ma gauche et une ombre me passe au dessus de la tête et retombe sur la petite bête qui poussent des cris déchirants . Cela m'a fait tellement peur que j'en ai sorti mon pistolet .Je réalise que cette ombre menaçante n'est autre qu'un chacal ( un jeune car un vieux aurait décelé ma présence ) qui est passé a quelques centimètres de mon épaule . -< Hé oui j'ai eu peur , j'ai pas honte de le dire , 50 ans après j'ai l'impression de revivre la scène >- Tout d'un coup je réalise que des ombres bien plus dangereuses se déplacent sur ma droite . Un groupe d'hommes en armes suit le cheminement que nous avions remarqué avec Sherif . Ils vont passer a moins de dix mètres de moi . J'en compte une trentaine . Ils descendent vers la ville . En hommes habitués du djebel ils ne font pas beaucoup de bruit .
Avant le lever du jour je redescend pour retrouver une Djamila inquiète qui me saute au cou et un Shérif non moins inquiet . Il rit quand je lui raconte le chacal mais moins quand je lui rend compte de la présence de ces hommes en armes . "- il va falloir être très prudent car il y a une activité anormale dans toute la région - me dit-il - mais il faudra que tu les suivent a distance pour savoir ou ils vont car de la-haut ce n'est pas possible - .
Ho non , ne lui demande pas ça , s'exclame Djamila en s'accrochant a mon bras . Sous le regard courroucé de son frère elle me lâche et quitte la pièce . Je quitte ce havre blanc , inquiet en me demandant si je ne joue pas bêtement avec ma vie alors que je pourrai rester tranquille au Centre .
Mais trois jours après je suis , de nouveau , dans mon nid de pierres a écouter la nuit bruyante du djebel . A qui sait entendre la nuit parle . J'ai toujours un peu peur mais je raisonne ma peur maintenant .