16 septembre 2007
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LA NUIT DU SERPENT
Ce soir Djamila en attendant son frère , car je ne part plus seul , est très tendre . Elle se comporte plus comme une mère que comme une amante . Elle me refuse sa bouche et retiens ma main qui veut toucher ses seins . Il me faut une patience infinie et beaucoup d'insistance pour qu'elle consente a se déshabiller dans notre petite niche a nous . Son front est chaud et ses yeux semblent avoir pleuré . D'où vient cette petite fièvre qui m'inquiète beaucoup . Mais elle ne veut rien me dire mais maintenant elle me couvre de baisers .
L'arrivée de Sherif , bougon , tendu , n'arrange pas les choses . Je surprend dans son regard sur son frère comme un reflet de haine et pourtant elle l'adore . Sherif m'annonce que nous devons faire preuve d'une extrême prudence . Brièvement "ça va mal , jean " et il ajoute que de graves événements se préparent . Mais pourtant en ville pas d'effervescence particulière , les gardes ne sont pas doublées et les permissions ne sont pas refusées . Pourtant c'est vrai , j'ai remarqué des indigènes qui se parlaient doucement , chuchotaient même . Peut-être que notre "travail nocturne" me rend suspicieux .
Les G.R font la fête ce soir et je les trouve bien imprudent car les sentinelles rient avec les copains , le regard vers l'intérieur de leur casernement . "Les cons" me chuchote Sherif . La nuit est claire , nous connaissons chaque pierre du chemin qui part de la ravine vers notre poste de chouf .
La patrouille habituelle du 1er REP , longe le haut de l'autre talweg . Le professionnalisme de ces gus me rassure , je sais par expérience que l'un regarde a gauche et le suivant a droite , intervalles respectés , faut être fort pour les surprendre ces gars là .
Je m'enfonce dans mon emplacement de guet et je sais que dans quelques secondes nous serons invisibles ou presque . Un bref appel sur la droite , un groupe d'une dizaine d'homme armés apparaissent sur leur chemin habituel mais ce qui est plus inquiétant pour nous un deuxième arrive par la droite en passant par la petite ravine . Un de ces fell quitte le groupe et se dirige vers nous , il se rapproche ......Sherif a saisi une grenade , j'en fais autant .....le gus monte toujours puis nous tourne le dos et baisse le pantalon .....ouf ce n'était que cela ! Nous avons entendu le bruit d'une expulsion violente et continue .......il devait avoir une de ces courantes !
Il repart soulagé vers son groupe . Avec Shérif nous avons envie de rire . Mais je ne ris plus car un gros serpent longe mon trou et se dirige droit vers mon pied gauche , nu dans la sandale . Je n'ai pas peur des serpents , nos couleuvres et vipères métropolitaines , mais ici en Algérie je n'ai jamais été présenté a cette grosse bête . Il fait au moins un mètre cinquante de long . Je déplace lentement mon pied , il semble hésiter , puis il reprend sa reptation et bientôt il est hors de ma vue .
Sur le chemin les deux groupes se sont rejoint et au lieu de descendre vers la ville il se dirige vers l'est . Nous n'avons rien fait pour les inquiéter .
En rentrant assez tôt , Shérif m'explique qu'il est hors de question d'intervenir , d'une part ils sont trop nombreux , d'autre part nos renseignement sont pris au sérieux par l'EM et notre présence serait détecté par les fells en cas d'intervention . Il faut conserver ce poste d'observation .
< Avec le recul , aujourd'hui je sais que Shérif avait raison mais sur le coup je me disais qu'avec nos nombreuses grenades , notre position au dessus d'eux , pas un seul ne devait en réchapper . Je reconnais que souvent je bouillais , a vingt ans seule l'action est belle . Shérif me demandait une patience difficile pour un jeune para . >