Figurez vous Mesdames que le,parachutiste militaire , quand j'avais vingt ans ne commandait pas l'ouverture de son parachute, ce bout de tissus qui le dépose gentiment au sol........ gentiment non pas tellement .
Gentiment c'est pas le mot , car , si aujourd'hui un parachutiste civil peut atterrir sur des ballerines , nous c'était beaucoup plus brutal et tu te pétais une cheville comme un rien .
Mais revenons a notre départ le saut de l'avion . Les petits militaires en 1954 , là bas en Algérie sautaient en ouverture automatique sur le fameux Junker 52 , (appelé "tante jeanne") , poussif , qui larguait se rivets autant que les paras . Mais avec lui le fameux choc a l'ouverture était presque doux . Le plus stressant c'était le décollage . Par le hublot tu voyais la piste défiler ,toujours la piste ,la piste ,la piste , les ailes qui tremblaient comme des feuilles au vent d'automne........ et enfin la libération , il a décollé !
Par la suite nous avons eu des avions plus modernes , le C47 , le fameux Dakota du jour le plus long , puis le Packet C119 et surtout le bon Nord 2000 , le Nord Atlas . Avec eux en saut automatique suspente d'abord , presque plus de choc a l'ouverture , du gâteau mon Prince !
Mais pour en arriver là il nous a fallut subir le choc a l'ouverture en sortant voilure d'abord du C47 trop rapide . C'était horrible , un vrai pantin , les
jambes ,les bras faisaient penser a un sémaphore quand le casque , mal sérré , te broyait le nez ......... Vous vous êtes déjà amusé a traverser la barre de l'océan , de la Chambre d'amour a Biarritz , ou vous avez d'être dans un machine a laver .....c'était presque cela !
Ma premier angoisse de retard a l'ouverture a été en passant du pliage voilure d'abord au pliage suspente d'abord ....... habitué a l'ouverture immédiate de la voilure dans le vent des hélices .....je me suis dit " mais il ne s'ouvre pas ce con " et ma main cherchait déjà la poignée du ventral ,le parachute de secours ! Mais il fallait seulement être patient et la grande corolle blanche de ton " pépin " venait t'abriter du soleil .
Explication pour ces dames , l'ouverture automatique se fait ainsi . Un grand câble d'acier et tendu a hauteur du plafond de la carlingue sur lequel avec un mousqueton on accroche la sangle qui va , lorsque tu saute de l'avion extraire le parachute . Cela va se faire en sortant en premier soit la voilure soit les suspentes .Si ce sont les suspente , tu sort du vent des hélices et l'ouverture est presque douce . Voila ,voila .......
Passé cette premier petite angoisse , j'ai eu un jour un gros problèmes . Comme a chaque saut mentalement je comptais les secondes avant l'ouverture ....... et puis rien . J'avais bien sentit le décrochage de la sangle mais rien , la voilure ne s'était pas ouverte ........ n'était pas ouverte ....... putain , elle n'est pas ouverte . Et dans ta tête cela tourne vite , heureusement j' étais , par réflexe , bien a plat et je serrais la poignée du ventral . Mais dans ma tête aussi je voyais le résultat d'un ventral emmêlé dans le dorsal .....la trop fameuse chandelle qui se terminait généralement tragiquement ......... a ce moment là , violente traction vers le haut , mon dorsal venait de s'ouvrir !
ET bien mon gars me dit le moniteur au sol tu t'ai fait un bon retard a l'ouverture et en passant en bout de DZ '( zone de largage )devant la Jeep du Capitaine , il m'a fait un petite signe de la main,pouce levé ...........