(Suite de l'histoire de mon ami Luc de Brienne)
Ayant rapidement jugé de l'importance du travail car le donjon me semble peu entretenu mais ce qui m'inquiète surtout ce sont les communs , enterrés , de ce monstre . J'aimerai bien reprendre le tortillard demain matin car cette ligne a une particularité . Le matin , le train , venant du dépôt en haut de la ligne , descend vers la ville et le soir il remonte . J'ai donc peu de temps avant de reprendre mon monstre fumant demain. Je suis effaré de l'importance de ces communs et de leur agencement quasiment militaire .
Je réalise qu'il me faudra une bonne journée de plus dans ce château . Je le dis a Mademoiselle Élise de Labenne qui avec un sourire ravageur me réplique:
- hé bien , mon cher ami , vous passerez une nuit de plus avec moi , appelez moi Élise ......venez déguster un de mes cocktails avant le dîner .
Décontracté , sachant que je pourrai travailler toute la journée demain , je m'assied avec délice devant la cheminée du salon . Les soirées étant fraîches a cette époque de l'année , surtout dans ces montagnes , on y a allumé un feu de bois qui crépite agréablement . Les flammes créent une fantasmagorie sur les murs blancs de la pièce et dans un nuage de soies multicolores Élise apparaît . Ange ou démon , je ne saurait choisir , tant l'atmosphère me semble irréelle .
Dans son fauteuil , en face de moi , elle déplie ses longues jambes nues hors de sa robe d'hôtesse et laisse entrevoir des dentelles noires . La belle a décidément beaucoup d'atouts pour piéger les hommes . Mais je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas a me laisser envelopper , même avec les vapeurs de l'alcool . Ma découverte dans le sous -sol , de lourdes portes avec des serrures de coffre -fort dont mon guide , le chauffeur , n'a pas les clés , m'intrigue . J'ai toujours en mémoire cette usine ou l'on m'a caché des aggravations derrière des portes dont personne n'avait les clefs .
Au dîner , une troisième personne se joint a nous . Un homme assez bourru , avec un physique déplaisant et un verbe qui ne l'est pas moins moins .
Élise , qui n'a pas réussit a me dévergonder , me le présente avec dédain .
- mon cousin , qui s'occupe du domaine et de l'intendance .
Nous parlons de tout et de rien mais la belle me regarde avec un air hargneux . Il ne doit pas faire bon lui résister . Profitant de la présence des deux , je les interroges sur l'utilisation des fameuses pièces .
-monsieur vous n'avez pas a voir ces locaux dit le cousin , presque violemment !
-désolé cher monsieur , si je ne peux connaître l'utilisation de ces pièces , ma mission est terminée .
Il plonge ne nez dans son assiette , sans répondre . C'est Élise qui qui bafouille , toute rouge - nous n'avons pas les clefs , c'est mon père qui les détiens à Paris .
- Élise , le coup de l'absence de clefs , on me l'a déjà fait ! Ou vous trouvez les doubles , ou je reprend le train demain matin .
Après un entretien téléphonique avec son père , elle me demande de continuer ma mission , j'aurai le double des clefs demain , a midi au plus tard . La fin du repas est plus agréable . Le vin du château est excellent mais un peu fort . Après mon coup de gueule je me sens glisser dans une douce euphorie .
Nous passons au salon ou nous sommes seuls avec Elise . J'ai beau résister mais la chaleur de la cheminée et les alcools font que le la laisse s'allonger sur le sol , la tête sur ma cuisse . Et comme disait ma grand-mère " chauffe un marron , tu le fait péter " elle entreprend, cette belle plante , a m'envelopper d'une chaleur sensuelle .
La robe d'hôtesse se retrouve vite transformée en un tas de chiffon sur un coin du tapis . Si l'alcool excite les femmes , pour nous pauvres hommes , c'est parfois l'antichambre de la Bérésina . Alors je veux bien , mais travaille ma fille . C'est un volcan , le Vésuve et le Stromboli réunis , qui s'occupent de mon anatomie . Je la laisse faire .......mais que c'est bon . J'aurais du boire moins d'alcool !
Je me retrouve dans un grand lit , ne sachant même plus comment j'y suis arrivé . Élise est couchée en travers , nue , et apparemment s'est endormie .
Vers deux heure du matin , j'entend des bruits feutrés dans la cour , des hommes par la rampe d'accès du sous-sol , chargent des caisses dans une sorte de camion militaire tout terrain . Une idée me traverse l'esprit . Ils déménagent les fameuses pièces fermées avec les clefs introuvables .
Repoussant la belle , non sans avoir embrassé goulûment un de ses seins , je me niche ........haaaaa ......et m'endort .
Au réveil , elle est devant le lit , toujours nue , avec un plateau , café fumant et croissants chauds . Alors beau gosse me dit-elle en faisant passer alternativement la pointe de ses seins sur ma bouche . Ce qui a pour effet de provoquer l'érection du siècle et l'assaut de la belle .
Le café est toujours chaud , nous n'avons pas du nous amuser en chemin . Je me dis qu'après les croissants il faudra reprendre cela plus calmement . Mais le devoir m'appelle et sachant que nous avons encore une nuit pour nous je m'habille en contemplant la source du monde . Ce n'est pas un regard de peintre mais je me dit que Courbet avait peut-être le même en peignant sa toile . Qui sait ?
Je n'ai pas rêvé cette nuit . Les traces dans la cour sont celles d'un V.A.B ou d'un engin similaire . Qui peut avoir un tel engin en pleine montagne . L'armée , c'est vraisemblable . Que cache-on dans ce château perdu ?
A suivre.....si vous le voulez bien .
Le V.A.B est un vehicule blindée sur d'énormes roues .