26 juillet 2007
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17:48
Published by jean le francilien
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LE PASSÉ
23 juillet 2007
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10:08
C'était l'année de mes seize ans . ....... Je suis depuis deux mois en stage dans une entreprise de peinture pour apprendre mon métier d'aide-métreur , après un passage rapide dans une école professionnelle . Cette entreprise n'est pas très loin de chez moi par la route mais par le train je suis obligé de passer par Paris . Cela rallonge évidement le temps du transport journalier .
C'est le casse-tête de la banlieue parisienne ces transports en commun en étoile depuis Paris et pratiquement rien en travers . < A noter qu'en 2007 cette situation ne s'améliore pas très vite > Mais dans le train je retrouve mes copains .....et surtout , des filles . Alors le trajet ne semblait pas trop long . A seize ans un corsage qui s'ouvre légèrement et laisse deviner le rose d'un soutiens-gorge augmente singulièrement mon rythme cardiaque .
La jeune femme qui m'accueille est une jolie brune avec un corsage un peu juste pour sa poitrine conquérante . C'est la fille du patron , un homme petit mais puissant . Une tête de patricien romain qui ne sourit pas souvent . Mais je m'aperçois vite qu'il est sévère mais juste .
Avec Gisèle , sa fille, qui dirige la gestion de l'entreprise , c'est un bonheur de la regarder me donner mon travail de la journée . J'enrage de la qualité des boutonnières qui ne veulent pas lâcher sous la pression de ces pamplemousses érotiques . Mais le mâtin et le soir avant de partir j'ai droit a deux gros bisous sonores . Et cela me mets très près des merveilles de mes rêves nocturnes . Je dois avouer que je suis un peu timide avec les filles .
L'entreprise ayant ouvert un gros chantier dans une grande ville de l'Oise loin de chez moi et de l'entreprise , je dois m'y rendre et loger sur place dans un des immeubles en cours de travaux . Prés du grand pont qui a été reconstruit de beaux immeubles en pierres de taille s'élèvent a nouveau .
La guerre n'est pas loin , il y a encore cinq ou six ans des bombes explosaient ici , détruisant le pont mais aussi les habitations et la gare . Parfois encore c'est la panique . La sirène hurle , nous évacuons le périmètre de la gare , une bombe non explosé vient d'être découverte . Ce hurlement lugubre , il y a peu , nous précipitait dans les abris . Aujourd'hui, il nous gène encore en nous rappelant ces heures affreuses .
C'est dans ces immeubles que je dois relever les surfaces peintes par l'entreprise. De ce travail dépend notre rémunération . Je dois passer dans toutes les cages d'escalier , les parties communes et mêmes les appartement qui sont encore vides .Par contre une a une les boutiques ouvrent . Toute une population retrouve une activité . Ce sont les paiements des " Dommages de guerre " qui le permettent , mais c'est lent et très compliqué .
Dans une de ces boutique je remarque une petite jeune fille que les peintres appellent " la petite rouquine" . En réalité elle a une chevelure magnifique d'un blond vénitien éclatant . Je remarque aussi que malgres son jeune âge apparent elle a ce qu'on appelle pudiquement , des avantages . Bien sur je trouve toujours un prétexte pour roder autour de ce magasin . et je la dévore des yeux .
Mon chef de chantier qui a vu le manège lui a parlé et ce soir il me dit " va elle t'attend " . Elle est là , dans la petite chambre ou sa patronne la loge en annexe de la boutique . Je regarde pétrifié , son chandail gonflé par des seins deja épanouis que je n'ose pas toucher . Subitement c'est elle qui se plaque contre moi , m'embrasse goulûment et mes mains avides touchent enfin sa poitrine généreuse .
Aujourd'hui cela fait deja huit jours que je vis en pensant sans cesse a mon rendez vous du soir ...........
< En réalité cette gamine n'en était plus une . Elle avait plus de vingt ans . Comme beaucoup de fille de la campagne elle était naturelle , sans fard , sans ces minauderies des citadines de cette époque . Elle m'avait donné rendez vous a la fête de son village quand le chantier fut terminé , je n'y suis pas allé , faute de moyen de transport . Prétexte sans doute car j'avais tout de même un vélo . Mais un papillon venait de naître , elle m'avait donné de l'assurance avec les filles et une liane brune venait de traverser mon firmament . Et ce ne devait pas être la dernière !
Quand je suis retourné dans cette ville , pour quelques mesures a reprendre , je l'ai rencontré avec un beau jeune homme qui la serrait amoureusement . Cela a effacé mon remords . >
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LE PASSÉ
16 juillet 2007
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09:15
Le camping et moi c'est une longue histoire d'amour......de la nature .
Première arme avec les scouts , c'était le seul mouvement de jeunesse dans le pays . Première tente récupérée de l'armée américaine , pas de tapis de sol , chacun une moitié de la toile et un piquet , pour monter une tente il fallait être deux . Le gus tout seul s'enroulait dans la demie-toile .
Apres , par deux , nous avons eu droit a un tente "Pinsonnet" . C'est-y pas écolo min fieu ! Là, c'était le confort moderne , mats légers, double toit , tapis de sol cousu et petit vide poche sur le coté .
Avec mon oncle , qu'était pas bien riche , j'ai connu , au début , la toile tendue entre la camionnette Juva-quatre bricolée et de mats , bricolés aussi
La dessous nous étions cinq a coucher sur des espèces de lit de camp US Army . Folklorique en diable . Nous n'étions pas riches mais en vacances comme ces couillons de bourgeois ....... moi confortable tout de même !
A mon mariage avec ma Minouche nous avions acheté une "canadienne" en toile bleue puis une tente sur armature .....le luxe ! Oui, enfin presque ! Lits de camps pliables , matelas gonflables . Table et petit réchaud "camping-gaz"sur petit meuble , vous connaissez , la petite bouteille bleue . Nous avions même une glacière , super luxe , mais il fallait aller chercher de la glace a l'épicerie du camp ou a celui du village . Mais la "bagnole" c'était vraiment une occasion ...........d'avoir des problèmes .
Les enfants arrivant , au bout de quelques temps il a fallut revoir le matériel ou rester a la maison . Avec un copain nous avons achetés en même temps deux caravanes pliantes toilées . C'était le plus abordable et nous avons eu un prix .
Le bas de la caisse était en dur et les couvercles en s'ouvrant tendaient la toiles sur une armature mobile . C'était le pied car en s'ouvrant elle offrait deux chambres toilées , séparées par la partie en dur centrale qui supportais une table et des bancs . Un rêve pour les miteux que nous étions .
Cela faisait comme une grande tente sur roues sur des planchers en dur, facile a chauffer avec un petit radiateurs camping-gaz . Seul gros défaut fallait éviter de la replier mouillée . Pour nous qui ne cessions de nous déplacer c'était pas encore l'idéal .
Ma situation professionnel s'améliorant , le nombre d'enfants augmentant , nous l'avons revendu pour faire le premier versement lors de l'achat d'une caravane en " dur" de 3m80 ( ou 4 m ) Digue . Nous n'allions jamais au restaurant ni au cinéma et Minouche habillait toute la famille en lainage . Ses tricots étaient (et sont toujours ) magnifiques . Elle s'était arrêtée pour élever ses enfants bien que promise a une belle carrière professionnelle . Notre plaisir c'était de sortir dans la nature . Donc .....
La Digue de cette époque c'était un peu sommaire et il fallait caser 2 adultes et 4 enfants Alors le bricoleur a sévit et un des enfants , devenu adolescent a été prié de se nicher dans la petite tente que nous avions toujours . Cette caravane a duré assez longtemps pour nous permettre a nouveau d'avoir un premier versement pour le fameux camping-car d'occasion . Mais cette caravane avait un défaut d'étanchéité . Une année nous aurions pu faire une salade de champignon avec ceux qui avaient poussé dans un coffre . Heureusement le mauvais commerçant qui l'a racheté n'a rien vu de cette culture incongrue .
Mais nous n'avons rien vu de l'incroyable défaut du camping-car dont le moteur n'avait pas 45.000 Klms mais 145.000 Klms , mais c'est une autre histoire .
Maintenant nous sommes tranquillement installé dans un camp au bord d'un étang dans notre caravane "Hobby Prestige" qui vieillira avec nous . Tranquillement c'est un mot , un de mes fils qui en revient m'a appris que des guêpes avait trouvé un des lanterneaux assez confortable pour y faire un nid ....... Quand je vous dis que le camping c'est pas un long fleuve tranquille .
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13 juillet 2007
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09:11
QUAND LE VENT SOUFFLE ......
Un soir nous remontions de chez René par la N9 , il n'y avait pas d'autoroute a cette époque et la neuf n'était pas un long fleuve tranquille . Le soir venant , je cherche un endroit pour me poser mais rien ne me semble suffisamment sécurisant. Fin septembre les camps sont fermés pour la plupart . J'en avise un dont la chaîne est baissée , une superbe pelouse et dans le fond un bâtiment ou nous pourrons quérir de l'eau . Un camping-cariste doit toujours penser , quand il le peut , a garder son réservoir d'eau claire, plein .
Etant le seul "client" , pas de gardien , je m'installe au beau milieu de la pelouse . C'est sans doute un camp municipal . Cette pelouse si belle m'avait attiré et je plaçais l'éléphant blanc parallèlement a la route .
Les enfants ont joués jusqu'à la nuit noire et avant 22heures , tout le monde dort .
Vers Minuit un grondement me réveille , comme un train qui rentre en gare et brutalement le camping-car est secoué comme un prunier au moment de la récolte et là je vais prendre une leçon dont je me suis souvenu longtemps . Ayant placé le monstre en travers , les vent dominants venant de l'ouest , j'offre a la quasi tempête le flanc de la bête . Les chandelles latérales n'arrivent pas a le stabiliser et j'ai peur qu'il finisse par se coucher .(Si je n'avais pas eu des roues jumelées , c'est sur qu'on y avait droit .)
Il faut réfléchir vite car le vent était toujours plus fort et nous entendons des bruits bizarres venant de la caisse . Heureusement Hervé est déjà grand et il a beaucoup de sang-froid .
Je le fais descendre par la portière avant de gauche et je lui dis de déverrouiller la chandelle de droite puis de se placer près de celle de gauche . Je passe au volant , lance le moteur et profitant d'un petit temps de calme relatif je lui crie de déverrouiller la gauche . J'enclenche la première , met la bête cul au vent , fait remonter Hervé et nous fonçons nous placer a l'abri du bâtiment des toilettes . C'est la joie dans le camping -car et Hervé est chaudement félicité . Les jeunes lui saute dessus pour l'embrasser .
Il a été parfait , sacré cohésion dans l'équipe familiale .
Demain vous aurez droit a deux nuits amusantes mais bien moins dramatiques , quoi que ..........
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13 juillet 2007
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08:49
Je tiens tout de suite a vous rappeler ce que je vous ai dit hier , ce ne sera pas chronologique . Ma mémoire est pleine de " flash " mais je n'ai pas la mémoire des noms . Elle est sélective . Elle saute du bord d'une rivière au pont étroit ou nous avons risqué de laisser une partie de la peau de notre Eléphant blanc . Combien de fois j'ai entendu " on passera pas " , combien de fois j'ai répliqué , péremptoire "on passe " .....et nous sommes passés .
Pas de route interdite pour moi , pas de pente impossible pour le petit moteur - 10cv - du Ford .
LES INDIENS
Comment sommes nous venus au camping-carisme ? c'est très simple ,
nous remontions de chez René après des vacances superbes . ..........
Nous roulons depuis un moment le long de la Loire , les enfants dans la voiture sont impossibles ! Le plus petit écrase le grand sur la banquette arrière avec un jouet a roulettes , la petite miaule qu'elle a trop chaud , bing le petit vient de prendre une claque par le plus grand . Nous remontons de chez René après des vacances superbes .
Je regarde jeannine et je vois qu'elle n'en peut plus non plus . De loin je repère un terrain nu avec quelques tas de bois bien alignés . Avec précaution j'engage le nez de la voiture et dépose la caravane sur un terre-plein herbeux ou les enfants jouent bientôt . Nous sortons la table pliante pour le dîner mais avant nous dégustons un pastaga bien mérité . Mais pas n'importe quel pastis , un "Jeannot" un vrai pastis du midi .
Soudain , une camionnette arrive sur le terrain , puis une deuxième , une troisième , une quatrième qui forment un grand cercle avec nous . Les indiens peuvent attaquer , avec ce renfort nous pouvons les repousser et attendre la cavalerie .
Ces quatre engins superbement décorés sont occupé par une bande de jeunes assez délirants mais sympathiques en diable . Nous faisons connaissance et ce soir ce sera une grande fête . Nos enfants sont fous de joie et tournent rapidement en dehors du cercle en poussant des cris supposés être des cris d'indien . Chaude ambiance .
Ces véhicules , de la taille d'un trafic Renault (je ne souviens pas de la marque ) ont été primés pour un magazine pour la décoration extérieure et l'aménagement intérieur . Mais nous découvrons autre chose , ils sont reliés entre eux par radio , la fameuse Citizen Band . Autrement dit la C.B (prononcez cibi ) la radio des citoyens , encore interdite en France .
Nous assistons aux QSO du soir ..... Allo Musaraigne c'est renard qui t'appelle - O.K renard je te copie cinq sur cinq , tu passe sur le 18 ..... et ainsi de suite . Nous apprenons que les bleus aidés par des rouges contrôlent les grandes antennes dans la ville voisine . Traduction , la police aidée de la gendarmerie ont établis un barrage pour controler les cibistes .
Et c'est en partant de cette rencontre qu'un jour je suis devenu "Balsator" - Bravo Alpha Lima Sierra Alpha Tango Oscar Roméo .......La Cibi c'est plein de code mais c'est vite devenu plein de cons . C'est encore sympa sur le canal des routiers le fameux 19 mais sur le 27 le canal d'appel des particuliers , c'est devenu n'importe quoi. J'apprend vite qu'il faut se méfier des QRM22 , QRM veut dire parasites , et 22 vous avez compris , ce sont nos amis les bêtes .
( a suivre )
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12 juillet 2007
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12:54
Je voudrais joindre Francis PICON qui m'a adressé une commentaire particulierement fort pour moi .
Je serais tres heureux de correspondre avec lui au sujet de ce pélerinage , souvenir tres important avec ma grand-mère que j'adorais . Dans cette attente s'il me lit , je lui adresse mes remerciements par avance . Bien cordialement . Jean .
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12 juillet 2007
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09:31
Prologue
Cette année là , grâce a une prime importante a la suite de ma réussite dans l'acceptation de belles affaires pour mon employeur , nous avions acheté un camping-car d'occasion . C'était une occasion qui n'avait rien a voir avec ce qu'on connaît aujourd'hui , ces espèces de palaces roulants .
Le notre c'était un auto-star , comme un petit studio roulant . Il fallait poser des bois prévus a cet effet entre les deux banquettes pour y placer les dosserets et former ainsi un grand lit de 140 soit la longueur des banquettes . C'était confortable mais bloquait l'accès a la cabine de pilotage . La table qui se repliait passait ainsi sous le lit . Les fameux bois , dans la journée, étaient stockés dans les coffres-banquettes .
En prolongation se trouvait , sur la paroi gauche , la penderie , le chauffage ; la cuisinette . De l'autre coté étaient l'entrée, une sorte de commode et le cabinet de toilettes que j'avais aménagé avec un lavabo repliable . Les wc c'était le chimique que les caravaniers connaissent bien .
Pour les enfants , les grands couchaient dans la "capucine" cet espace au dessus de la cabine de conduite . Le petit dernier couchait dans une sorte de brancard toilé au dessus de nos pieds . Ces aménagements ne m'avait pas coûté très cher étant un bon bricoleur . Par contre nous avions déjà une bonne réserve d'eau claire et sous le plancher un réservoir de récupération des eaux de toilettes et de cuisine .
C'était un luxe pour nous . nous avons tirer des plans , souscrit un emprunt et si mon épouse ne m'avait pas rassuré ( elle tenait et tiens toujours les cordons de la bourse ) tout seul je n'aurais pas pris cette décision .Venant d'avoir une voiture de fonction a ma disposition sept jours sur sept , je n'avais pas les frais d'un deuxième véhicule .Avec le camping-car , pas de frais de camp ou peu . Et nous avions revendu la caravane un bon prix.
Les gosses l'avaient baptisé , l'éléphant blanc . En roulant il tanguait un peu mais cela ne dérangeait personne . Couchés sur le grand lit , les têtes au dessus de nos épaules , ils regardaient la route , défilant son ruban dans des paysages extraordinaires . Avec lui , ils apprendrons ce qu'est un col , un affluent et un confluent , un canal , un fleuve, une rivière , un torrent et ainsi la géographie de la France .
Il fallait savoir le conduire car il était sensible au vent , pas de direction assistée , des freins très durs qui ne supportaient pas être surpris et un tableau de bord spartiate . Ayant l'habitude de conduire divers véhicules , au bout de cinquante kilomètres je l'avais parfaitement en main . Mais j'ai eu chaud dans la première grande descente , j'étais "debout sur les freins " et je voyait arriver un virage avec une vitesse trop importante pour le négocier tranquillement .
Et voila c'était parti , nous allions vivre d'extraordinaires aventures dans notre bel hexagone car il n'était pas question de franchir une frontière . La France est tellement belle . Ces aventures je vais vous les raconter au temps présent sans aucune chronologie .
( a demain pour la suite )
Published by jean le francilien
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11 juillet 2007
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10:28
Vous l'avez sans doute compris , je raconte au présent des vacances d'il y a maintenant presque quarante ans .
Au fil des ans nous allons voir nos enfants évoluer juqu'a l'adolescence .
Ceux de René vont se marier , Alain et Moune ( j'ai changé les prénoms volontairement ) , lui avec une fille du pays , une bougresse avec laquelle il aura les pires ennuis avant un divorce inéluctable . La fille aura plus de chance , elle se mariera avec un boulanger au Vigan . Alain le pauvre tenait une épicerie , toujours au Vigan , en gérance . Du fait de sa femme l'aventure épicière se termina assez mal . Bien sûr la boulangerie est aussi une gérance avec promesse de vente .Cette situation sera l'origine d'un drame familial . Leur fille aînée est mariée également et habite dans le Jura .
Les Magnanarelles (suite)
Donc pratiquement tous les ans nous passons au moins une quinzaine de jours chez René . Au fond du camp , la retenue cascade musicalement sur le petit torrent qui dévale de la serre . De cette retenue René récupère le sable qui s'y dépose pour maçonner . Les superbes sanitaires , qu'il a construit lui même avec Alain , sont le lieu de rencontre le plus fréquenté du camp . Le matin les hommes , torses nus , viennent se raser et les bonjours éclatent dans toutes les langues . Puis les épouses arrivent avec la marmaille et s'enferment dans les petites cabines aménagées pour la toilette . Et le bruits des conversations , d'une cabine a l'autre , devient bruyant . Comment font-elles pour se comprendre , ne parlant pas la même langue ? C'est toujours resté un mystère pour moi .
Ce bâtiment est couvert en tuiles du pays , la tuile romaine et René a réussi a le rendre frais même en plein été . Résultat , les campeurs s'y retrouvent pour discuter. Quelques mots d'allemand par ci , quelques mots d'anglais par là , plus quelques mots de "marseillais" , déchaînent de grands rires sonores . Quelle ambiance ! Le "marseillais" est une langue parlé avec "l'assen" et les bras , c'est la langue de la chaleur et de la bonne humeur. Ho fan de chine , c'est la langue de "Mireille" et de "Marius" , pas vrai Monsieur Scotto !
Chez René c'est un camp pas comme les autres , sa gentillesse , sa mentalité d'homme de gauche , déteignent sur la clientèle . Toujours présent , jamais gênant , René est toujours là ou il faut , quand il faut !
L'heure sacré de la marmaille c'est l'heure des glaces , dans la petite épicerie de Berthe , bien fraîche ou il faut descendre quelques marches pour accéder . Pendant qu'ils dégustent religieusement leurs glaces , j'en profite pour boire une petite bière bien fraîche , dans le bureau a coté , avec René .
Jeannine dans sa robe courte et légère , qui fait ressortir sa sveltesse fait quelques achats pour le repas du soir . Je vois , amusé , le regard de ces messieurs ......disons , concupiscent , sur ma Minouche . On touche pas , on caresse seulement du regard .........! J'en ris encore aujourd'hui !
René ne sera jamais riche , il est trop bête comme on dit ! Aux arrivants c'est une petite bière , une glace pour les enfants . Il me dit souvent , du moment que je peux rembourser mon emprunt et faire vivre ma famille ! Il ajoute - de toute façon le fric on l'emporte pas dans sa tombe . Il n'exploite pas sa clientèle , chez lui on ne paye pas les douches chaudes .
Les feux de la St Jean , commencent a briller dans la nuit claire partout sur la montagne . Celui du camp se fait aux "Sapins" en prenant certaines précautions ,il n'est pas question de griller la serre . Cela n'empêche pas la joie et les danses . Nous en reparlerons .
(a suivre)
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9 juillet 2007
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09:17
suite n° 3 >>>>>>>Vous l'avez sans doute compris , je raconte au présent des vacances d'il y a maintenant presque quarante ans .
Tous les ans nous reviendrons chez René , pour les enfants grandissants il n'est pas question d'aller autre part . Cet endroit va devenir notre deuxième maison . Jeannine tiendra parfois l'épicerie , j'aiderais René a la réception, ce sera une vie de famille . Mais j'allais découvrir le militant communiste , a sa manière !
Au dessus la partie campable existait une plate-forme appelé " Les sapins " . Le 14 Juillet on y dansait . Plusieurs fois pendant les mois d'été , René y organisait un méchoui géant dans une ambiance de gaieté et de solidarité . Chacun amenait son énergie pour préparer les feux , mettre les tables , monter les bancs , chahuter un peu les filles . L'extraordinaire ambiance des gens du Nord qui descendaient de leur dur pays camper chez René .
Mais la fête la plus extraordinaire c'était celle de la section locale du Parti Communiste . J'ai encore dans mon coeur cette magnifique " Internationale " chantée a plein poumon avec les camarades cévenoles . Plus extraordinaire était de voir les campeurs monter vers les sapins pour se mêler aux militants . Je ris encore en me souvenant de cette vieille dame hollandaise qui venait tous les ans au moment de cette fête et qui m'a dit " j'ai appris le français rien que pour comprendre ce chant " . L'Internationale est un chant presque religieux . Deux chants me serrent le coeur , la Marseillaise et l'Internationale . Et oui je suis un vieux con de gaulois qui aime son pays . Ces deux chants sont français . Ce sont les chants du peuple .
Des pays dans le monde se sont libérés des dictatures sanglantes en chantant ces chants de solidarité , de combat et de liberté . Toutes les dictatures sont sanglantes mais celle du capital , tue beaucoup plus d'ouvriers , sournoisement , sans canon ni fusil , mais avec une arme bien plus dangereuse , le rendement .
Toujours plus vite et c'est un bras happé par une courroie, toujours plus vite et c'est une chute mortelle dans le batiment ........ Qu'importe la vie d'un homme , d'autres viendront le remplacé, toujours , toujours , toujours ....
Sous les chataigniers centenaires , les tables s'allongent , les convives a tour de rôle vont quérir leur morceau d'agneau . Le sang de la vigne est soutiré au tonneau et ce n'est pas " une affreuse piquette" mais un bon rosé , fils de la plaine vinière proche . Il n'y a pas d'ivresse vulgaire mais une douce euphorie et les bras qui accrochent d'autres bras pour former une grande chaine d'amitié .
Les voix du Nord se mêlent aux voix de la montagne pour un tour de France en chanson . C'est merveilleux sous ce généreux soleil , les robes claires des femmes ne cachant pas grand chose de leurs généreux appats . Leurs rires clairs, en cascades , quand un homme les prend par la taille . C'est la nature dans ce qu'elle a de plus beau , de plus généreux . L'amour et l'amitié .
Dans cette belle jeunesse , des couples se forment , peut-être pour la vie , au moins pour les vacances . Plus tard quand il seront vieux , ils se souviendront avec émotion , des vacances "Chez René" .
(a suivre)
Published by jean le francilien
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8 juillet 2007
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10:23
Vous l'avez sans doute compris , je raconte au présent des vacances d'il y a maintenant presque quarante ans .(suite du texte de samedi)
- Nous nous installons pas trop loin des sanitaires tout neufs construits par René le propriétaire du camp . Avec des enfants la prudence est de mise .
Nous sommes a l'abri d'un pommier le long d'un muret de pierres sèches qui abritent des petits lézards curieux et très observateurs .
Jeannine fait quelques courses a la petite épicerie qui se trouve , bien au frais , sous la terrasse devant la cuisine de la maison , grande bâtisse de plusieurs étages , ancienne magnanerie . Le bureau du camp , domaine de René se trouve a coté et il m'invite a boire une "tchiote bière " .
Exilé récent dans cette vallée cévenole il surprend avec cet accent du nord qu'il ne perdra jamais . Il n'a pas que l'accent , il a le coeur des gens du nord . Ces gens qui pratique l'hospitalité avec un naturel que n'ont pas les parisiens . "Ils ont dans leur coeur le soleil qui manque dans leur décor ". Berthe et René sont très chaleureux avec leurs campeurs . Nous avons l'impression d'êtres arrivés chez des amis .
Après un bonne nuit dans la fraîcheur que nous apporte la rivière , je me lève tôt , tout le monde dort . Je vais vers la grande maison . Sous le mur qui soutiens un jardin en terrasse , j'entend du bruit au dessus . J'emprunte le petit escalier de pierre s'élevant sur le coté et je débouche au milieu d'un carré de patates . René est là , tout surpris de voir un parisien qui se lève tôt . Nous sommes début septembre il récolte de magnifiques pommes de terre . Il accepte ma proposition de l'aider a ramasser sa récolte , me regardant un peu curieusement . Au bout d'une heure , il m'appelle Jean , je l'appelle René et nous nous tutoyons .
Nous ne savions pas encore que c'était le début d'une amitié qui allait durer jusqu'à sa mort brutale , dans un accident de la route , sans aucune faute de sa part .
Il m'invite a boire un café chez lui . Nous commençons a nous raconter notre vie . Il a une bonne dizaine d'années de plus que moi . Je lui raconte mon HLM et lui sa vie commerçante sur les marchés dans le Nord .
Berthe arrive encore ensommeillée et prend son café , a peine surprise de me voir là . Ce sera vite " mon p'tit jean " et je l'appellerai "Berthe ". Je redescend raconter cette aventure matinale a Jeannine qui viens de se réveiller . Dans le jours qui suivent , rapidement c'est "Berthe" et "Jeannine" malgré leurs réserves habituelles de "bonne femme" .
Tous les ans nous reviendrons chez René , pour les enfants grandissants il n'est pas question d'aller autre part . Cet endroit va devenir notre deuxième maison . Jeannine tiendra parfois l'épicerie , j'aiderais René a la réception, ce sera une vie de famille . Mais j'allais découvrir le militant communiste , .........a sa manière ! (a suivre )
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