Dans notre société de folie existentielle ou les vieux ont de plus en plus de mal a accepter la robotisation du plaisir , les excès du sexe a la une , je revois les haies de ma jeunesse ............
Au bout du village , le chemin de la foret , réchauffe nos jambes nues sous un beau soleil de printemps . Les oiseaux chantent dans les buissons et leurs parades d'amour me font penser que le corsage de Linette ferait bien mon bonheur pour une parade dans les prés .
Je tente de lui prendre la main .....qu'elle m'abandonne enfin avec un petit regard malicieux . Ses beaux yeux verts , sous ses cheveux d'or qui encadrent son visage et tombe en cascade dans son dos et sur ses seins , sont rieurs maintenant .
Nous descendons vers la source et dans le petit vallon la chaleur augmente , linette enlève sa petite veste qui était déjà largement ouverte et échancre corsage . Je ceint mes reins de mon pull et ouvre largement ma chemise . Linette , la fine mouche fait l'étonnée - mais tu a déjà du poil sur la poitrine dit-elle en riant......... dans la fausse pudeur de ses seize ans .
Quand j'approche ma main de son corsage elle ne rit plus et son visage est grave comme si elle s'apprêtait a accomplir une geste irrémédiable . Nos respirations deviennent plus syncopées , nos voix plus rauque , son "Non "
éclate comme une suprême défense . Les suivants seront moins convaincants .
Ma main insiste et bientôt c'est un petit pigeon frémissant que je caresse doucement , sa bouche se niche sous mon coup , elle se renverse en arrière m'entraînant sur la mousse de la source . Elle se débarrasse de son corsage et sa jupe remonte sur ses cuisses .
Je deviens fou , je la dévore de baisers , depuis ses seins jusqu'à la source de vie . Nos corps maintenant nus se cherchent et se repoussent .
Je retarde au maximum , un geste doux et violent a la fois , qui fera d'elle une femme .............
C'est ainsi que nous vivions l'amour dans les années cinquante , les filles étaient belles , naturelles , et le bonheur était dans le pré ou derrière la haie . Un de nos petits coins d'amoureux se trouvait juste derrière l'église , dans l'encoignure du mur de la sacristie , derrière l'autel de la Sainte Vierge et sous sa protection combien de filles du village ont perdu leur virginité .
Au catéchisme on apprenait " Aimez vous les uns , les autres" , donc on ne péchait pas on appliquait .
J'ai retrouvé Linette , trente après qu'elle se soit mariée à l'autre bout de la France , " Tu te souviens de la source ....... me dit-elle avec un air coquin !
Elle ne s'appelle pas Linette mais elle lira peut-être ce texte , la bas dans son massif du Lubéron . Plus de cinquante ans se sont écoulés .........