28 février 2009
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08:59
Je vais finir de vous raconter cette grande escapade , cette histoire qui me tiens tant a coeur . Beaucoup d'entre vous ne comprendrons pas pourquoi cette aventure est importante pour moi . Pour comprendre il faudrait vous reporter en 1953 . Et surtout si vous n'avez pas lu le début .......Voir dans mes archives .
LA GRANDE ESCAPADE - ONZIEME JOUR !
A mon réveil elle est là avec des croissants et un bon café mais elle a remit sa robe , mal fermée, qui laisse voir ses seins et ses cuisses. Elle m'apprend qu'elle part pour Toulouse dans une heure et que la nuit que nous venons de vivre était sa dernière nuit dans le village . Nos adieux seraient aussi censurés mais je prend le temps de lui demander son adresse a Toulouse. Inutile me dit-elle , je suis fiancée !
Derniers baisers , chauds, et je la laisse partir vers la ville . J'ai le coeur gros , à vingt ans on s'enflamme vite .
En partant , se retournant , elle me lance " Je m'appelle Evangélisa " .......
Mais la vie continue et pourtant cette étape c'est celle ou j'ai manqué de la perdre . Neuvic , Treignac , Eymoutiers , c'est l'étape de la "gamelle" , plus exactement une glissade douloureuse pour éviter un choc tragique .
Je suis en train de descendre une longue côte quand je vois une charrette de foin de mon coté et de l'autre un gros camion-citerne américain . Je réalise rapidement que sur cette route étroite les deux véhicules risquent de se croiser a l'instant ou j'arriverai sur eux . Panique a bord , je tâte doucement les freins tout en réalisant que je vais devoir m'arrêter plus rapidement . A cette vitesse , le serrage des freins , pourtant encore progressif, fait sauter les patins les uns après les autres.
Plus de frein et l'obstacle se rapproche rapidement . Alors je tente le tout pour le tout . D'un coté c'est le ravin , donc pas question , de l'autre c'est un haut talus d'herbe et de pierrailles . Je vise le talus en me déséquilibrant sur la droite . Mon épaule , mon avant bras et la sacoche droite frôlent le talus puis s'appuient plus fort
pour arrêter l'attelage à vingt mètres de la charrette qui croise au même moment le véhicule américain.
Je reprend mes esprits , je suis vivant........ mais il s'en ait fallut de peu .
Extraordinairement la sacoche a bien tenu sous la violence du choc mais mon bras saigne abondamment et j'ai une énorme douleur dans l'épaule . Personne n'a rien vu et je ne peux pas attendre grand secours sur cette petite route . Avec ma gourde je nettoie sommairement mes plaies et m'entoure le bras d'une serviette bloquée avec une ficelle . Pour l'épaule je ne peux rien faire . J'ai deux patins de rechange dans ma sacoche avant , je les positionne a l'arrière . Les étriers sont un peu tordus mais portent tout de même sur la jante . Avec de grosses difficultés pour bien tenir mon guidon je repart lentement en évitant de prendre de la vitesse . La douleur dans l'épaule augmente avec le moindre cahot . A la premier pharmacie je me fais soigner car en plus j'ai du sang plein le visage, m'étant épongé la sueur avec le gant gavé de sang .
" Mon Dieu " s'est exclamée la petite pharmacienne en voyant mon visage plein de sang . En réalité, a part quelque déchirures assez longues mais peu profondes sur le bras , rien de grave a première vue . En l'absence de médecin dans le village , le pharmacien examine mes plaies et mon épaule et conclu qu'il n'y a ni casse , ni luxation ! Vous êtes en béton me dit-il !
La petite laborantine nettoie mes plaies, me panse soigneusement et son patron me donne des cachets a prendre pour dormir "si non vous allez passer une nuit difficile " . Cela me semble plus que possible . Avec prudence je reprend ma route, le solide bandage qui me tient presque tout le bras me permet de mieux tenir mon guidon . Je trouve un coin tranquille a la sortie du village ou je plante ma tente avec peine . Je me réconforte avec un bon repas .
Mon baudet est récupéré par le propriétaire de mon coin de prairie , qui après l'avoir ausculté me propose de le remettre sérieusement en état . Avec ma baraka habituelle c'est un mécanicien en retraite , passionné de vélo qui a finit sa carrière chez Motobécane . Ma monture va être chouchoutée , étriers renforcés , patins spéciaux qui ne devraient pas sauter en cas de serrage brutal , même a grande vitesse .
Après avoir avalé deux des fameux cachets du pharmacien , calculé mon trajet d'aujourd'hui , soit 105 kilomètres et une gamelle en dix heures de route , je plonge sous la tente .
Que la France est belle et les français bien braves .
Je m'endors en voyant en rêve une petite silhouette blanche sur le bord d'un lac . Cela me réveille, j'ai des larmes dans les yeux. Je vais avoir du mal a me rendormir .
demain la suite . " Le douzième jour " .
P.S - les vélos de l'époque n'avaient rien a voir avec ceux d'aujourd'hui . Les routes non plus !
LA GRANDE ESCAPADE - ONZIEME JOUR !
A mon réveil elle est là avec des croissants et un bon café mais elle a remit sa robe , mal fermée, qui laisse voir ses seins et ses cuisses. Elle m'apprend qu'elle part pour Toulouse dans une heure et que la nuit que nous venons de vivre était sa dernière nuit dans le village . Nos adieux seraient aussi censurés mais je prend le temps de lui demander son adresse a Toulouse. Inutile me dit-elle , je suis fiancée !
Derniers baisers , chauds, et je la laisse partir vers la ville . J'ai le coeur gros , à vingt ans on s'enflamme vite .
En partant , se retournant , elle me lance " Je m'appelle Evangélisa " .......
Mais la vie continue et pourtant cette étape c'est celle ou j'ai manqué de la perdre . Neuvic , Treignac , Eymoutiers , c'est l'étape de la "gamelle" , plus exactement une glissade douloureuse pour éviter un choc tragique .
Je suis en train de descendre une longue côte quand je vois une charrette de foin de mon coté et de l'autre un gros camion-citerne américain . Je réalise rapidement que sur cette route étroite les deux véhicules risquent de se croiser a l'instant ou j'arriverai sur eux . Panique a bord , je tâte doucement les freins tout en réalisant que je vais devoir m'arrêter plus rapidement . A cette vitesse , le serrage des freins , pourtant encore progressif, fait sauter les patins les uns après les autres.
Plus de frein et l'obstacle se rapproche rapidement . Alors je tente le tout pour le tout . D'un coté c'est le ravin , donc pas question , de l'autre c'est un haut talus d'herbe et de pierrailles . Je vise le talus en me déséquilibrant sur la droite . Mon épaule , mon avant bras et la sacoche droite frôlent le talus puis s'appuient plus fort
pour arrêter l'attelage à vingt mètres de la charrette qui croise au même moment le véhicule américain.
Je reprend mes esprits , je suis vivant........ mais il s'en ait fallut de peu .
Extraordinairement la sacoche a bien tenu sous la violence du choc mais mon bras saigne abondamment et j'ai une énorme douleur dans l'épaule . Personne n'a rien vu et je ne peux pas attendre grand secours sur cette petite route . Avec ma gourde je nettoie sommairement mes plaies et m'entoure le bras d'une serviette bloquée avec une ficelle . Pour l'épaule je ne peux rien faire . J'ai deux patins de rechange dans ma sacoche avant , je les positionne a l'arrière . Les étriers sont un peu tordus mais portent tout de même sur la jante . Avec de grosses difficultés pour bien tenir mon guidon je repart lentement en évitant de prendre de la vitesse . La douleur dans l'épaule augmente avec le moindre cahot . A la premier pharmacie je me fais soigner car en plus j'ai du sang plein le visage, m'étant épongé la sueur avec le gant gavé de sang .
" Mon Dieu " s'est exclamée la petite pharmacienne en voyant mon visage plein de sang . En réalité, a part quelque déchirures assez longues mais peu profondes sur le bras , rien de grave a première vue . En l'absence de médecin dans le village , le pharmacien examine mes plaies et mon épaule et conclu qu'il n'y a ni casse , ni luxation ! Vous êtes en béton me dit-il !
La petite laborantine nettoie mes plaies, me panse soigneusement et son patron me donne des cachets a prendre pour dormir "si non vous allez passer une nuit difficile " . Cela me semble plus que possible . Avec prudence je reprend ma route, le solide bandage qui me tient presque tout le bras me permet de mieux tenir mon guidon . Je trouve un coin tranquille a la sortie du village ou je plante ma tente avec peine . Je me réconforte avec un bon repas .
Mon baudet est récupéré par le propriétaire de mon coin de prairie , qui après l'avoir ausculté me propose de le remettre sérieusement en état . Avec ma baraka habituelle c'est un mécanicien en retraite , passionné de vélo qui a finit sa carrière chez Motobécane . Ma monture va être chouchoutée , étriers renforcés , patins spéciaux qui ne devraient pas sauter en cas de serrage brutal , même a grande vitesse .
Après avoir avalé deux des fameux cachets du pharmacien , calculé mon trajet d'aujourd'hui , soit 105 kilomètres et une gamelle en dix heures de route , je plonge sous la tente .
Que la France est belle et les français bien braves .
Je m'endors en voyant en rêve une petite silhouette blanche sur le bord d'un lac . Cela me réveille, j'ai des larmes dans les yeux. Je vais avoir du mal a me rendormir .
demain la suite . " Le douzième jour " .
P.S - les vélos de l'époque n'avaient rien a voir avec ceux d'aujourd'hui . Les routes non plus !