.......    Je la regarde choisir des yaourts ...... des "Bio" bien sûr . Je fais la même chose et j'entend une voix  - nous avons  les mêmes goûts , Monsieur le notaire ....... je bafouille pour lui répondre que oui !
- ne vous troublez pas me dit-elle ......je sais bien que vous me suivez du regard dans le magasin .....
    Alors là , je sens que je deviens tout rouge et en posant sa main sur mon bras elle éclate de rire .
- vous savez que je ne fréquente personne dans ce village .
Je fais d'excellents gâteaux avec ces yaourts et si vous le voulez vers cinq heures nous les goûterons ensemble , si vous n'avez pas peur des horribles pièges de la gitane .
- je vous remercie de cette aimable invitation , je viendrai .
    Et nous continuons nos courses ..... en sortant ,elle me fait un petit signe de la main ..... a tout a l'heure .

    Je suis sur un nuage , malgré que je me soit rasé ce matin , je me rase a nouveau , un petit touche  d'après rasage ...... mettre une cravate ? Non cela ferait un style de demande en mariage ....... je suis obligé de l'avouer , je suis comme un collégien qui veut charmer sa petite copine de classe ! Et puis zut , je me dis que je doit être le plus naturel possible , si non elle va me prendre pour un vieux gratte-papier ..... que je suis en réalité . Je n'arrête pas de consulter ma montre .
    Enfin l'heure approche , je sors de chez moi , monte l'escalier extérieur de la place du pensionnat . Encore deux cents mètres et je vais vois apparaître les toits de le belle . Je l'aperçoit , assise a une vielle table sur sa pelouse ...... tiens elle regarde sa montre ...... aurait-elle peur que je ne vienne pas..... par un excès de timidité .
    Je souris , elle me voit , elle sourit , nous sourions !
- Mademoiselle Dupont , je suis très heureux de votre aimable invitation .....
- appelez moi Carmen ....
- et moi Bill .....
- autrement dit la gitane et le cow-boy s'exclame-t-elle .....
- si vous connaissiez mon vrai prénom .....dit-je en riant ...
- dite toujours ......  en posant sa main sur la mienne ....
-Sigismond .......
- original , j'aime bien ..... mais pas risible du tout ..... je peux vous appeler ainsi ?
- oui ,moi qui croyait cela ridicule , hors de notre temps .....
- mais alors nous serons deux hors du temps  ....dit-elle en se levant et en faisant tourner sa robe sa robe tellement vite qu'elle découvre ses superbes jambes .
   
    je n'arrive pas a descendre de mon nuage . Merveilleux gâteaux , les meilleurs du monde . Nous bavardons longuement et en prenant congé de cette magnifique plante elle m'invite a venir dîner un soir .
- et nous pouvons peut-être nous tutoyer ....
- avec plaisir Carmen , en m'inclinant .....sur sa main que je retiens .....un peu trop longtemps. Ce qui la fait rire .
    Je siffle joyeusement en rentrant dans le village et je vois a l'oeil mauvais des commères que notre goûter sur la pelouse n'est pas passé inaperçu . Même la boulangère qui habituellement se penche un peu plus pour me faire admirer ses seins , ostensiblement referme son corsage a mon entrée dans sa boutique .
    Cette nuit sera agité , je sais que sous sa robe de gitane ...... cré vin diou aurait dit mon grand-père , cette fille a de quoi damné un saint et je n'en suis pas un . Il y en a qui croit qu'un notaire ou un clerc  c'est comme un curé . Et bien c'est pas vrai , la chair est faible et même l'autre jour , une petite collégienne en mini jupe , qui passait sur le trottoir d'en face , m'a fait un tel effet , que je me suis presque pris pour un cerf a l'époque du brame . Enfin presque car dans la quiétude de l'Etude  , complètement eut été indécent .
    Dans une étude de Notaire c'est comme dans une église , on élève pas la voix , on ne courre pas , on est presque aussi faux-jeton que les curés . Quand je passe une main caressante sur les fesses de notre petite secrétaire , cela me plaît bien et elle ne fait qu'un " ho monsieur " ....souriant . Mais elle n'a que vingt ans et je ne me sent pas le droit d'aller plus loin . Quoi que depuis , elle a tendance a laisser glisser le troisième bouton , qu'elle ne referme seulement si elle entend la notaire arriver.
    J'ai remarqué que de très jeunes femmes , jeunes filles même , n'hésitaient pas devant une aventure avec un homme mure . Le quadragénaire a encore de beaux jours devant lui .

    Aucun signe de vie de la belle depuis mercredi dernier .
- vous êtes nerveux Bill me jette Cora le petite secrétaire qui bien entendu est au courant du goûter chez la belle , le meilleur sujet de commérage du village .
- attention Cora le grand loup va vous croquer ......
- c'est si méchant que cela un loup, dit elle en se sauvant  !
    
    Mais elle revient me présenter le parapheur , le troisième bouton semble ne pas avoir résister a la poussée de sa poitrine juvénile mais ambitieuse ...... elle se penche un peu plus et je m'aperçoit qu'elle a dégrafé son soutien-gorge et qu'une des petites merveilles qu'il contient semble me faire signe .
- trouvez pas qu'il fait chaud dans ce bureau Cora .....
- oui Bill , si cela ne vous dérange je vais m'aérer un peu .....et me séparer de ce carcan et je la vois extraire la dernière barrière entre ses seins et moi ..... la coquine avait déjà fait glisser les bretelles ......
- Bill vous n'avez plus de rendez vous et le notaire est parti ......laissez moi desserrer un peu votre cravate......dit-elle en s'asseyant sur mes genoux ! Remontant sa petite jupe ......plus de culotte......je la couche sur le canapé ou nous installons certains clients et avec entrain nous faisons ce que les homme font avec les femmes depuis la nuit des temps .
- mes parents sont partis a la mer et ne rentrent que dans huit jours . Viens ce soir chez moi , tu attend qu'il fasse nuit et tu passera par le jardin qui donne sur le pré de mon cousin . Tu viendras hein , la gitane n'en saura rien .

    Je suis sidéré parce qui vient de m'arriver et en rentrant chez moi , j'ai l'impression d'être comme le mari qui vient de trompé sa femme . C'est dingue l'image de Cora se superpose sur celle de Carmen . Comment vais-je pouvoir exiger comme je le fait habituellement , chaque jour , un travail quasi parfait. Quel culot cette femelle débutante qui le dimanche chante dans la chorale paroissiale et communie bien sagement .
    A la nuit tombante , je me glisse dans son jardin , me prend le pied dans un cordeau et m'étale dans un carré de fraises . J'allais retourner chez moi, confus des dommages sans doute causé au jardin du papa quand deux bras m'entoure et un parfum envoûtant me laisse sans force a la merci de son désir .
    Avant le lever du soleil je m'enfuis , un peu fatigué par les assauts de cette dévoreuse .

- Bill , vous avez l'air fatigué ce matin me dit-elle sans rire en me présentant ses seins sans soutien-gorge dans  corsage largement ouvert , qu'elle referme prestement en entendant la porte du bureau s'ouvrir .
    Le reste de la journée ,elle travaille encore plus vite que d'habitude .....et avec déférence . Cette gamine est démoniaque . Elle me tiens autant que la gitane et je sens malgré ce qu'elle veux bien dire qu'un jour elle m'obligera a choisir .
    Maintenant qu'avec la gitane il n'y a plus aucun secret entre son corps et le mien je sens que le choix va être difficile mais j'ignorai encore qu'il allait être cornélien .

    Ce matin Cora m'annonce qu'elle est enceinte de moi mais qu'elle va se faire avorter . Presque brutalement je lui dit non , pas d'avortement .....puis après un silence ....
- Cora , si tu le veux bien , je t'aime , je t'épouse .......elle fond en larmes et me dit .....oui !
    je la fait asseoir a coté de moi , sur le canapé , et nous pleurons l'un dans l'autre . C'est ainsi que le Notaire nous trouve ....
- que se passe-t-il , un deuil ?
- non , un mariage , le notre , répliquons nous en choeur
    Un grand bruit , le notaire abasourdi , s'est assis par inadvertance sur la petite chaise  , ou nous faisons asseoir les enfants des clients , qui n'a pas résister a son poids ....... mais en se relevant , il rit , il rit .....- mais c'est pas possible il y a bien trop de différence entre vous .....et lui l'homme toujours sérieux continue a rire ......
   
    Mais deux qui ne rient pas en apprenant la nouvelle ,c'est le père de Cora et la belle Carmen  . C'est drôle , ils emploient les mêmes mots tous les deux.....vieux cochon , petit salopard , obsédé sexuel , débaucheur de jeune fille ........ seuls le notaire et la mère de Cora ont de superbes réactions a notre égard . Gisèle , la mère de Cora qui a le même âge que moi me prend dans ses bras en m'appelant son fils ! Le notaire , inquiet de la colère du père , demande a sa soeur qui habite près de l'église dont elle est la "bedote" , de loger Cora en attendant le mariage .
    Même , Monsieur le Curé , ami du Notaire , nous dit que l'âge n'est pas un handicap quand l'amour est là . Même le grand noir du super-marché s'exclaffe .... la gitane c'était déjà un peu rassis , une jeune ça dure plus longtemps !
     Et l'affaire va couper le village en deux . Les vieilles commères prennent bizarrement partie pour la gitane qui devient cette pauvre femme que ce salaud a lâché pour une petite garce . J'avais déjà remarqué que les gens appellent volontié garces , les femmes qui aiment en dehors des conventions habituelles . Mais Cora s'en fiche , elle les regardent droit dans les yeux , toutes ces jalouses qui aimeraient bien être a sa place .
    Mes amis, leurs femmes , et les "Marie -Madeleines " locales , vont former comme une garde prétorienne autour de nous .
    Cela se passait  dans les tout débuts des super-marchés , aujourd'hui , trente ans après , mon premier petit fils saute sur mes genoux et l'amour a eu raison de la méchanceté . L'amour nous a tenu chaud , l'amour est toujours vainqueur .
    J'ai succédé aux vieux Notaire qui , n'ayant pas de descendant  m'a cédé son étude et bizarrement après ces attaques virulents , je n'ai perdu aucun client .
   
    Cette histoire , un peu romancée , m'a été racontée par un vieux copain . Si vous passez un jour par C...... vous pouvez rencontrer un monsieur respectable avec une femme superbe a son bras , que les gens saluent respectueusement en l'appelant Monsieur le Notaire .

Fin

    Je n'insiste pas pour trouver l'origine de cette explosion qui par chance ne nous a pas tué comme tant d'autres imprudents qui ont laissé leurs vies sur cette colline . La charge explosive s'est faite a contre pente . Mais une autre attaque semble se préparer et je reste sur mes gardes . Ingrid non seulement laisse ses seins a l'air mais elle déboucle le ceinturon du treillis en me regardant et en passant sa langue sur ses lèvres . J'ai beau lui dire que des promeneurs peuvent arriver , attirés par le bruit de l'explosion . Rien n'y fait elle m'explique qu'ayant manqué de perdre la vie elle veut remercier Dieu en faisant l'amour .
- mais Ingrid , nous passerons a l'église du village pour remercier Dieu , si tu es croyante ......
- tu veux mettre goupillon dans mon bénitier ...... dans l'église ... hooo petit Français cochon mais avec confort.....
- non Ingrid , faire une prière simplement  et mettre un cierge ......
- oui mais moi l'allumer !
- Ingrid j'ai le devoir de te ramener à Paris , pas de faire l'amour avec toi . J'ai dit non , c'est non . Allez rhabille-toi , nous redescendons a la voiture ......
    Alors là , j'assiste a une autre explosion . Elle trépigne . Elle hurle . Elle me frappe sur la poitrine avec ses poings .
Elle me dit qu'elle va porter plainte pour viol . Elle écume presque ........
    Jamais vu une furie pareille et vu son gabarit c'est assez inquiétant , elle me domine d'au moins 10 centimètres . Elle m'attaque maintenant avec ses genoux et voyant que ne je cède pas elle essaie s'assoit de me rendre momentanément impuissant .
    Ne voyant plus de solution je lui colle deux paires de baffes.......et miracle ,elle s'effondre sur mon épaule et pleure doucement .

    Je respire un peu mieux , elle recouvre ses seins , s'assoit a coté de moi , éclate de rire  et m'annonce tranquillement , dans un Français parfait - Bravo tu as joué ton rôle a la perfection ....... et oui , sur la demande de Gérard il était entendu que je devais te pousser a l'extrème pour voir a quel degré il peut te faire confiance ......
- ho le salaud ........
    Deuxième surprise , Gérard apparaît au détour du roncier , hilare ....... - Jimmy tu as fait face a la situation créée par Ingrid , qui n'est ni allemande , ni secrétaire mais professeur de close-combat au sein des Services Secrets .
- mais l'explosion qui aurait pu nous tuer , je ne l'ai pas inventer et cela vous ne l'aviez pas prévu .....
- et si , une simple fougasse , beaucoup de poudre mais pas de métal et la contre pente a fait le reste .......
- c'est pas l'explosion de la fougasse qui t'a fichu par terre mais simplement la belle Ludivine qui t'a poussé violemment ......
- et en plus elle ne s'appelle pas Ingrid ......   
- non je te présente Ludivine Dupuis , née à Barbés d'un père Fort des Halles et d'une mère marchande des Quatre saisons ....... tout ce qu'il y a de plus Français .....
- et si j'avais réagit autrement ?
- c'était la porte ,la légende de Jimmy le para se terminait ici mais j'étais persuadé tenir en toi mon bras droit et sans doute le futur patron de l'Agence .......

    Je ne sais plus quoi penser et je regarde admiratif , la belle Ludivine qui vient de troquer son pantalon de treillis pour un short croquignolet qu'elle a extrait d'un sac à  dos . Ses cuisses sont sublimes et le soleil qui les caresse me rend jaloux .......maintenant que je sais que ce n'est pas une cliente !
    Mais je sais que j'en voudrais toujours à Gérard de m'avoir fait jouer cette comédie .
    De retour a la Bastoche , nous avons fêter cette aventure que Gérard a raconter à Ninette . J'ai l'impression qu'elle me regarde avec encore plus d'amour dans ses yeux .
    En sortant du café , Gérard me glisse a l'oreille , ce soir tu vas avoir droit a une représentation de gala .
   
    La vie d'une légende n'est pas toujours un long fleuve tranquille .

Le faubourg a enfanter une merveille de la nature . Cela s'appelle tout simplement une parisienne , ou une midinette dans d'autres quartiers . Bastille je t'aime , pour tes rues populaires , ton peuple d'ouvriers  , tes artistes du bois , les ateliers du faubourg .
    Mais je n'en peux plus , lorsqu'elle passe a coté de moi , je la prends par la taille , cherche sa bouche ,qu'elle m'offre en fermant les yeux . Nous oublions le bistro ,les regards amusés des ébénistes , du peuple du faubourg . Nous sommes sur un nuage , son petit corps se plaque contre moi .
    Un bruit nous réveille , elle a lâché le plateau qui tombe et roule le long du bar . Le patron rit , les ouvriers applaudissent .......ça c'est la Bastoche ! L'amour est peut-être un enfant du midi Monsieur Scotto mais il est aussi un enfant du Faubourg .
    Mais je dois rentrer au bureau et peut-être partir pour une autre mission . Je lui dit - a ce soir - elle me rattrape  avant de franchir la porte et me tend un ticket de métro sur lequel elle a inscrit son adresse . Je sais ou je coucherai ce soir . En remontant au bureau je chante .
  

  Trois homme sont là , dont Louvier . Gérard demande des explication plus nettes que les bafouillages d'hier du sieur Louvier .
    En fait c'est une équipe des Services Secrets ,mal contrôlée , qui avait découvert le trafic de mon "client" , qui , a leurs dires ,était le grand chef d'une équipe de porteurs de valises pour le FLN , le pistait depuis longtemps , écoutait ses conversations téléphoniques et connaissait ainsi le lieu de rendez-vous et l'heure précise . Le FLN ni le MNA n'avait rien a voir la-dedans , tout du moins pas directement . Mais cette équipe savait que le "client" était tellement proche d'un membre influent du gouvernement que son arrestation légale n'était pas envisageable . La haine de tout ce qui touchais le FLN a fait le reste . Pensant que tout attentat serait interprété comme une suite logique des "différents" entre MNA  et FLN , ils ont monté le coup du Rocher de la Démone .
    Et Louvier faisait partie de cette équipe . Gérard se retourne vers moi....... - après le meurtre de Hamed , tu aurais du le tuer...... - oui ,Gérard , j'y ai pensé !

    Encore quelques marches et mon coeur bat plus fort , j'ai presque  la main qui tremble pour atteindre la sonnette ....... inutile , la porte s'ouvre et elle se jette dans mes bras , puis m'entraîne vite dans son petit studio .
    Combien de temps sommes nous rester a nous embrasser goulûment , combien de temps avant que ma main dénoue le cordon de  sa robe de chambre ....... elle se dégage , se redresse , sort une épaule , puis l'autre et  avec
un sourire faussement pudique , la laisse glisser au sol .
    Elle est nue , un corps sublime , sans défaut , ses yeux brillent , sa petite langue aventureuse passe et repasse sur ses lèvres pulpeuses ....... et bientôt nous roulons sur son lit
pour une nuit d'amour .
    D'amour et de tendresses , car elle est tendre , très tendre . Pas de mise en scène , tous nos gestes sont en fonction de l'autre , ce n'est pas la recherche d'un plaisir bestial , mais l'exaltation d'un amour véritable que nous venons de découvrir .
   
    Celui que bientôt on ne connaîtra plus que sous le nom de Jimmy le para et que les barbouzes vont respecter , cet homme qu'on pourrait croire dur , s'est endormi comme un gamin dans les bras d'une femme qui n'est plus une aventure d'un jour mais un véritable amour .

    Ce matin , dans le petit bistro de la bastoche , Ninette s'est fait "charrier" pour ses cernes sous les yeux . Les braves gars des ateliers du faubourg ont un coeur de midinette en regardant ce couple , les yeux dans les yeux
de chaque coté du bar .
    Mais une légende est née ,celle de Jimmy le para .

    Peut-être pas.... FIN .....qui sait .

P.S- certain d'entre vous ont pensé qu'il s'agissait de moi .
Non , mais Jimmy a vraiment existé , ancien para du 1er RCP , mon régiment , il m'a raconté ses aventures , avec son autorisation j'ai pris des notes et peut-être je continuerai de temps en temps a les mettre en ligne . Il nous a quitté après avoir fait face a un maladie grave .
Jusqu'au bout il a vécu et réagit en Para . Il ne s'est jamais
appelé Jimmy mais son vrai nom c'est mon secret .

-Messieurs je ne sais rien de plus , je devais simplement ramené le "mort" a Paris , vivant bien entendu ! Téléphoner a mon patron si vous voulez ,en savoir plus .

    Le lieutenant me prend a part , il veut bien oublier ma plaisanterie si j'oublie son aventure chez les paras . Il explique a mon patron qu'il est tout de même obligé de retenir la voiture pour contrôle , jusqu'à demain .
    En entendant ces mots , Josette me regarde avec le regard du prédateur quand il aperçoit un proie possible  .
D'autant plus que le patron est rentré plus tôt et que de ce fait la belle plante en chef , ne viendra pas troubler ma nuit . Au repas du soir, en me servant , Josette passe le bout de sa petite langue entre ses  lèvres en me regardant ,ce qui n'est pas du goût  de la patronne qui a vu son manège et la bouscule un peu . On s'amuse bien en Province !
    Le corsage de Josette qui oublie le troisième bouton , les fesses de Josette serrées dans une petite jupe noire fendue sur le coté , sont une symphonie qui accompagne la fin du repas et le petit coup de gnole . Ha , la Province !
    Je me dis que la nuit sera chaude ou ne sera pas ..... elle l'a été !

    Rentré a Paris , avec Gérard nous cherchons a comprendre ce qui a  bien pu se passer dans notre Auvergne profonde . Qui était ce monsieur assez important pour exiger une voiture blindée et se faire tuer dans une château provincial ? Pourquoi l'explosion du Rocher de la Démone ? Et pourquoi un quart d'heure après mon départ ?
    La réponse est peut-être par le fait que nous étions en avance sur l'heure du rendez vous avec le tilbury et que ce dernier était également en avance ! En fait a l'heure ou le Rocher a explosé nous aurions dû être tous rassemblés .

Première réponse possible mais qui était cet homme .
    La réponse doit se trouver , me dit mon patron , dans le la lutte acharnée que se livre les deux organisations nationalistes algériennes , le FLN et le MNA . Les cadavres , des deux cotés , égorgés comme des porcs sont nombreux . Et au milieu de tout cela , les porteurs de valises remplies de billets de banque ,pour le compte du FLN . Ces gens sont des Français exaltés qui croient a la pureté de la révolution algérienne .
    Le monsieur serait un des patrons de ces filières qui passent l'argent de pauvres bougres , ouvriers algériens en France , obligés de donner au percepteurs du FLN une partie de leur salaire . En cas de refus c'est "sourire kabyle", l'égorgement traditionnel .

Les porteurs de valises sont souvent issus des milieux intellectuels et souvent catholiques . La croix au secours du croissant . Qui aurait oser y penser ?

- en fait j'ai bien fait de te choisir me dit Gérard , t'as la baraka . Tu vas tout de même essayer de savoir .

    Ce matin je regarde Ninette qui me sert mon café sur le zinc du petit bar proche de la bastoche . Ses cheveux d'un beau châtain  sont noués en queue de cheval , retombent sur ses épaules et balancent a chaque mouvement de sa tête . Ce spectacle m'hypnotise et je suis éblouis par la grâce de cette fille si simple . La petite jupe noire , que la mode commence a lui permettre de laisser voir le genou , habille ses hanches et amplifie les mouvement ondulant de son corps . Je sens que ma raison s'engouffre dans le déraisonnable . Elle sent qu'elle me tiens et nos deux regards restent accrochés . Sa main frôle la mienne et s'y pose . Le sourire du patron semble me dire .......
qu'elle m'attendait . Et ce vieux bistrotier de la bastoche , qui en a vu d'autres , semble heureux de découvrir un amour naissant . Et oui l'auvergnat a un coeur comme une midinette , ce matin il pouvait me servir mon café mais il a préféré l'appeler avec un sourire goguenard . L'amour a la bastoche c'est la lumière dans Paris . Et le Génie la haut, tout en haut de la colonne , semble veiller sur les amoureux .

A suivre ......si vous le voulez bien .......

Photos BELLAMY 

-Chateau d'Ermenonville (jean)

-Rempart de Carcasonne(jeannine)

    Le monstre s'immobilise a coté de nous dans un dernier coup d'accélérateur a vide comme pour dégorger les cylindres . Phares éteint nous pouvons admirer un véhicule très particulier , haut  ,  sur d'énormes roues  , hérissé d'antennes , mais allongé avec quelques vitres que l'on sent "pare balles" . Une porte s'ouvre et un rire de gorge précède une femme en short , la poitrine lourde soutenue par une sorte de filet

- alors les petits militaires nous dit-elle d'une voix de basse a faire bander un eunuque...... on est en panne ?
- heu , oui , nous attendons le chenillé ...... et a ce moment là dans la clarté  lunaire je remarque une superbe Croix du Sud sur la portière ........et je réalise que celle que je croyais être une légende est devant moi ...... celle que les sahariens appellent  "La Princesse du Sud".......
- je savais que vous étiez là , j'ai capté votre conversation avec le fort  , pour une fille de la Bastille comme moi ce n'étais pas difficile a trouver ......
- de la bastille , alors ça ........
- ça vous en bouche un coin . Bon , vite , montez a bord tous les deux nous appellerons le fort . Votre chauffeur peut monter dans le poste de pilotage avec mon équipage et vous je vous offre un siège dans mon studio roulant .
     Les deux touaregs sont souriants et offrent a boire a mon auvergnat , pas étonné du tout . Quand a moi je vais de surprise en surprise , c'est comme un rêve et elle rit de mon étonnement . Après avoir rassuré le fort , je me retrouve a déguster un grand Martini-gin a coté d'une fille de rêve .
    De rêve ? Non elle est bien réelle et la peau mate de ses cuisses attire mon regard et je sens comme une envie  brûlante de les toucher . Elle me raconte sa vie dans le désert avec un groupe de touaregs dont elle est un peu comme la déesse , comme la reine . Elle est fière de me conter comment elle est devenu cette fameuse ,cette légendaire "Princesse du Sud ".

........ je suis née dans une petite soupente d'un immeuble de la rue de Lappe . Fruit des amours d'une fille de la Bastille et d'un prince Saoudien . Tu vois d'où viens mon teint mat et la beauté de mon corps me dit-elle avec un sourire a faire fondre un séminariste , en croisant et décroisant ses longues jambes dans un mouvement qui m'existe encore plus .
    Mais ma vie ici     , je la dois a un autre amant de ma mère , amoureux du Sahara  , extraordinaire chercheur et inventeur , que j'ai suivi ici ...... par amour a l'âge de quinze ans......il m'a appris la vie du désert , il m'a confié a ce groupe de touareg avant de mourir en me léguant une fortune immense a condition que je continue ses recherches sur les origines des tribus qui peuplaient et peuplent encore le Sahara .
    Mon autre moi-même est mondialement connu pour ses recherches mais je fuit le monde dit civilisé et je me cache derrière la légende de la Princesse du Sud .
Mais je ne suis pas une légende pour le gouvernement Français et ses services secrets ajoute-t-elle dans un grand rire ......... aux quels  je rend quelques services par ma connaissance du désert ...........
   
    Je me demande pour quoi elle me confie tout cela , besoin de parler a un "civilisé", besoin de se justifier ? Mais de quoi  ? Elle ne fait rien de mal , elle rend service et continue les recherches de son .......disons , compagnon  ....... décédé . Il fût en même temps , son père adoptif et son amant !
    Inconsciemment , je m'assied a coté d'elle et enfin , n'en pouvant plus , pose ma main sur une de ses cuisses . Elle ne se dégage pas . Je l'attire vers moi et lui ôte ce filet qui soutiens ses seins sur lesquels ma bouche se pose et tête goulûment ses pointes déjàraides par le désir . 
     La nuit sera trop courte , au matin , le chenillé est là et nous embarque . Adieu
ma Princesse du Sud , je sais maintenant que tu n'est pas une légende .

    Presque cinquante ans se sont écoulés et devant le clavier de mon ordinateur  je pense encore a elle et la légende de la Princesse du Sud qui , m'a dit un pétrolier algérien , courre encore dans les dunes du Sahara .

    Quand les corbeaux volerons blancs alors seulement s'effacerons les       souvenirs du régiment ........