J'écarte la toile , comme un ami , le soleil, encore un peu pale dans la brume du matin , pénètre sous la tente ..... et caresse les seins de Monique qui s'extrait de son nid de duvet .
Les seins de Monique sont chauds comme des petites cailles et les fraises des bois , au milieu des aréoles , se durcissent sous ma bouche avide ....... Tous les deux nous aimons ces réveils ensoleillés , ou nous faisons l'amour , nus sur la mousse , a la limite du grand bois ou personne n'ose s'aventurer .
Au village on l'appelle le bois du diable , mais nous libertaires , sans Dieu , nous n'avons pas peur du diable . On dit aussi dans le village que nous sentons le souffre , et la chaisière , vieille bigote et méchante langue , se signe en nous voyant . Le curé m'a même dit un jour je sais que vos coeurs sont purs mais ne faite plus l'amour derrière mon église . Monique en riant lui a même demandé s'il voulait bien nous prêter sa sacristie . Il ne s'en est même pas offusquer . C'est vrai qu'il a été prêtre-ouvrier , c'est presque un saint cet homme , pratiquant sa religion comme une religion d'amour ....... Le contraire des clowns des évêchés .........
Aimez vous a dit son Dieu , alors nous Monsieur le Curé ....nous nous aimons partout ou on le peut ........
Mais ce matin , il y a dans l'air , quelque chose de bizarre ,comme une menace sourde .......écoute me dit Monique , les oiseaux ne chantent plus . Et j'écoute ce silence , car le silence est encore un bruit !
On a l'impression que la nature entière s'est figée , même le petit nuage la-haut semble s'être arrêté . Plus de bruit sur le marais , les chuchotements des petites bêtes se sont tus . Puis un craquement de branche fait fuir les poules d'eaux dans la partie gauche du marais . Le héron habituel survole le marais mais ne se pose pas .
Il n'y a pas de peur dans les yeux de Monique , simplement une interrogation .
D'un signe de tête je lui fait comprendre que je ne sait pas non plus . Aucun homme ne vient jamais dans cette partie du marais . La forêt proche est redevenu sauvage après son classement il y aune vingtaine d'année déjà en zone expérimentale de forêt primaire . Même les gardes n'y viennent pas . Et s'il nous arrivait malheur ....... personne ne nous chercherait ici . Aucune voie n'aboutit au marais, nous ne l'approchons que par des "coulée" de grands animaux .
Notre tente est posée sur une sorte de promontoire rocheux le dominant . Aucun animal ne peut causé une telle frayeur .
Alors qui , alors quoi ........ la nature est toujours figée . Pourtant sur notre passage les habitants du marais et de la forêt ne s'effraient même plus , même la superbe couleuvre a collier , la princesse du marais ne fuit plus a notre approche .
Sans bruit , en évitant de faire craquer les branches mortes , nous nous dirigeons vers le bout du marais d'où nous avons entendu le bruit d'un gros craquement de branche .
Monique me retiens par la main pour me faire remarquer comme une empreinte humaine dans la boue de la roselière . L'empreinte d'un pied qui me semble bien petit ....... c'est pas de Monique , nous ne venons jamais dans cette partie du marais ......Alors ?
Brusquement , un horrible cri d'angoisse , déchire le calme du marais et le bruit de la chute d'un corps dans l'eau .Des cris aigus , une voix de crécelle , hurle , autant qu'elle le peut " Au secours , au secours ........ " puis comme des battements de bras dans l'eau .......
Pas de problème c'est une femme qui se débat dans l'eau du marécage ....... nous avançons avec prudence et soudain nous éclatons de rire , c'est la chaisière , la punaise de bénitier , qui se débat dans notre bénitier a nous !
Monique , charitable , penche un arbrisseau vers la chaisière ,qui s'y accroche et que nous sortons de l'eau , une paire de jumelle encore autour du cou . Confuse et repentante , elle nous avoue nous avoir suivi et nous regarder avec les jumelles du curé , faire l'amour .
Tu vois Marie -Madeleine lui dit Monique c'est le diable qui t'a sauvé et ton bon Dieu qui t'avait lâché . Monique , bonne pâte , allume un feu , l'a fait déshabiller pour sécher ses vêtements . Mais la surprise c'est que Marie-Madeleine porte des dessus croquignolets .
Elle n'est jamais revenue nous épier mais depuis on dit dans le village que le soir , l'ancien légionnaire se glisse par la porte du jardin dans la maison de Marie-Madeleine ........ l'amour est entré dans sa vie .
Et Monique en redouble d'ardeur ......